Edgar P. Jacobs reste une référence incontournable dans l'univers de la bande dessinée. Aussi n'est-il pas surprenant de retrouver son oeuvre en bonne place dans le dernier ouvrage de Pierre
Fresnault-Deruelle, Images à mi-mots, paru le 28 avril aux éditions Les Impressions Nouvelles,
dans la collection Réflexions Faites.
Lire une bande dessinée ou un dessin de presse est simple, puisque tout le monde le fait, de 7 à 77 ans. Dans Images à mi-mots, Pierre Fresnault-Deruelle, pionnier de l'étude des
bandes dessinées en France, montre que cette simplicité est trompeuse. Loin d'être donné tout de suite et une fois pour toutes, le sens d'une image se construit de manière très complexe :
d'abord en elle-même, puis dans les séries ou les suites d'images dont elle fait souvent partie, enfin par rapport à ces répertoires d'images que notre culture ne cesse de multiplier.
Ce livre, toutefois, est bien plus qu'un manuel. Écrit dans un style brillant et jubilatoire, il nous communique aussi son amour et son intelligence des images. Refusant toute hiérarchie entre texte et image, Pierre Fresnault-Deruelle démontre pour notre plus grand plaisir que l'on gagne à s'arrêter sur l'image, qui devient chez lui tout le contraire du fugace et du facile. Rassemblant et rapprochant de nombreux exemples tres variés, de Winsor McCay à Emmanuel Guibert en passant par Plantu et Geluck, il offre enfin un éventail tout à fait étonnant de ce que l'image peut représenter et produire actuellement.
Parmi ces exemples, il nous propose donc deux très intéressants chapitres (une dizaine de pages en tout, mais d'une profondeur rarement atteinte sur le sujet) consacrés à des extraits de l'oeuvre d'Edgar P. Jacobs, une planche, puis une image seule, dans lesquels il analyse notamment l'expressionnisme typique de l'art de Jacobs et son utilisation des couleurs :
- Lecture d’une planche de La Marque Jaune
Le livre de Pierre Fresnault-Deruelle nous apprend à lire les images, vignettes de bande dessinée et dessins de presse confondus, sous tous leurs angles. Il le fait à mi-mots, car les images sont à bien des égards porteuses de mots, par exemple sous forme de calembours visuels (l'image, dans ce cas, fait venir à l'esprit un mot ou une expression qui ne sont pas montrés mais suggérés) ou encore sous forme de mots dans l'image (celle-ci traite alors le texte comme si c'était un objet visuel). De plus, le texte de Pierre Fresnault-Deruelle ne cherche jamais à effacer l'image sous le texte, tout en posant avec clarté la plus-value d'une lecture écrite.
Ce livre, toutefois, est bien plus qu'un manuel. Écrit dans un style brillant et jubilatoire, il nous communique aussi son amour et son intelligence des images. Refusant toute hiérarchie entre texte et image, Pierre Fresnault-Deruelle démontre pour notre plus grand plaisir que l'on gagne à s'arrêter sur l'image, qui devient chez lui tout le contraire du fugace et du facile. Rassemblant et rapprochant de nombreux exemples tres variés, de Winsor McCay à Emmanuel Guibert en passant par Plantu et Geluck, il offre enfin un éventail tout à fait étonnant de ce que l'image peut représenter et produire actuellement.
Parmi ces exemples, il nous propose donc deux très intéressants chapitres (une dizaine de pages en tout, mais d'une profondeur rarement atteinte sur le sujet) consacrés à des extraits de l'oeuvre d'Edgar P. Jacobs, une planche, puis une image seule, dans lesquels il analyse notamment l'expressionnisme typique de l'art de Jacobs et son utilisation des couleurs :
- Edgar-Pierre Jacobs revisité. La couverture du Mystère de la Grande Pyramide