Nous continuons la série d'articles sur les réalisations du maquettiste de talent et passionné de E.P. Jacobs, Benoît Verley aujourd'hui bien connu de nos lecteurs pour ses réalisations originales et de grande qualité.
Voici aujourd'hui une oeuvre très aboutie, et surtout très attendue car il s'agit du mur de La Marque Jaune avec Blake et Mortimer. Les détails sont particulièrement soignés et rien n'est laissé au hasard. Il s'agit d'une réalisation parfaite !
Laissons Benoit Verley nous parler de sa maquette et nous donne les indications pour la construire :
Septième épisode : le mur de "La Marque Jaune"
Impossible de passer outre la couverture de l’album « La Marque Jaune » !
L’échelle trouve une fois de plus son origine dans l’utilisation de personnages style Gmen ou supermen du commerce. Leur mensuration de 28 cm impose un mur de dimensions 546X780 mm, une solide armature est donc nécessaire.
1. L’armature.
La base est constituée d’une planche de contre-plaqué de 546X440 mm, d’épaisseur 5 mm, sur laquelle est collée une plaque de placoplâtre de 10 mm (débarrassée de la partie polystyrène).
La partie avant de celle-ci (175 mm) figurera le trottoir de la scène.
La partie arrière (220 mm) est recouverte d’une planche de contre-plaqué de 15 mm d’épaisseur.
Le mur lui-même, de dimensions 765X546 mm, est composé d’un contre-plaqué de 15 mm et de placoplâtre de 10 mm et est fixé à la plaque arrière par deux équerres. Deux poignées, fixées à l’arrière facilitent le transport.
2. Le trottoir.
Graver les dalles ainsi que le bord de ce trottoir suivant le dessin à l’aide d’une lime de forme. Quatre trous sont pratiqués, destinés à recevoir les tiges de fixation des personnages.
A gauche, une plaque de bois de 40X40 mm remplace le placoplâtre, elle servira d’embase au réverbère.
3. Le mur.
Graver l’ensemble des briques par des alignements horizontaux distants de 10 mm et des sillons verticaux tous les 20 mm, décalés de 10 mm. (La partie la plus longue de la construction).
En bas à gauche, une partie de 160X60 mm figure le soupirail gravé. De même, à 620 mm du sol, un rectangle 140X30 mm est réservé pour l’inscription « Limehouse Dock ».
4. Le réverbère.
Le réverbère, d’une longueur de 705 mm, est construit autour d’un tube de 4 mm, assurant la rigidité et servant de conduit aux fils d’alimentation de la lampe. Son architecture est composée d’une
succession de formes en balsa sculpté et de carton découpé.
Une lampe de 25 watts, fixée au sommet est recouverte de la lanterne, assemblage de faces en laiton découpé et de bois mis en forme.
5. La poubelle.
Elle est construite à partir d’un tube de carton de 60 mm de diamètre, cerclé de fil électrique de 4 mm. L’aspect ondulé du cylindre est figuré par des fils d’acier collés.
Le couvercle est composé de rondelles de balsa sculpté superposées, collées sur un anneau de tube de 56 mm.
6. Les personnages.
La démarche est similaire à celle utilisée pour réaliser Guinea-Pig et Septimus.
Les têtes d’origine sont remplacées par des bustes de Blake et Mortimer « Comics Spain » de 1991.
Le tissu de l’imperméable de Blake est prélevé dans un vieux pantalon de toile blanc, celui du manteau de Mortimer provient d’un couvre-lit vert.
Chaque vêtement est ceinturé par une bande de tissu replié et serrée par une boucle réalisée en laiton découpé.
Le foulard de Mortimer est tiré d’un vieux mouchoir.
Les chaussures sont équipées d’un fil de laiton sous la semelle, à glisser dans les orifices pratiqués dans le trottoir, de façon à rendre les personnages démontables
Les boutons des vêtements sont des petits écrous recouverts d’une goutte de colle polymérisable.
7. Décoration.
Le sigle « Marque Jaune » est dessiné sur le mur par la méthode du quadrillage, chère à Jacobs. Le coefficient multiplicateur par rapport à la couverture de l’album (édition Blake et Mortimer)
est 2,5. Il est peint en jaune soutenu.
Le mur est peint en couleur rouge brique ( !) avec des nuances (briques plus sombres à certains endroits par exemple)
L’ombre des personnages est peinte en « violet bleu », le soupirail en gris verdâtre. L’ensemble est recouvert d’un vernis satiné incolore.
La plaque « Limehouse Dock » est scannée de la couverture et agrandie aux dimensions demandées.
Le trottoir est recouvert d’un lavis gris verdâtre, le réverbère est peint en vert brillant et la poubelle en gris foncé.
Quelques vieux papiers sont collés sur le trottoir, d’autres dépassent du couvercle de la poubelle.
Voici donc terminée la description de la pièce maîtresse de la collection.
Et en bonus, voici une petite histoire sans paroles imaginée par Benoit :
A suivre pour quelques autres réalisations.