Un certain nombre de manifestations sont organisées cet automne pour le (presque) cinquantenaire de la naissance d'Yves Chaland, né en 1957 et tragiquement disparu en 1990.
Ainsi la ville de Nérac (Lot et Garonne) où il passa son enfance organise les 27 et 28 septembre des Rencontres Chaland, ainsi que plusieurs expositions visibles du 26
septembre au 16 novembre.
Quelques liens utiles pour en savoir plus :
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le programme des Rencontres Chaland
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le site officiel d'Yves Chaland
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le blog des amis de Freddy
Lombard
Pour la même occasion, Champaka édite le 19 septembre deux ouvrages fort attendus :
Portrait de l'artiste, témoignages écrits ou dessinés de
personnes ayant connu Chaland ou ayant été influencées par son oeuvre, et
Coeurs d'acier, le célèbre album de Spirou commencé par Chaland sur un scénario de Yann enfin réédité dans une version complète (cliquer sur les titres
ci-dessus pour visualiser en grand les images ci-dessous).
Voir aussi le site de
Champaka pour plus de détails.
Mais, même si j'aime bien Chaland et son oeuvre, ces infos ne figureraient pas sur ce blog s'il n'y avait un lien avec Blake et Mortimer.
En effet, si la Ligne Claire de Chaland est plus dans la lignée d'auteurs comme Franquin ou Tillieux, il n'est pas cependant sans avoir subi l'influence de Jacobs et de son oeuvre et ce à
différents niveaux. Ce peut être tout simplement l'apparition des personnages de Blake et Mortimer eux-mêmes au détour d'une planche. C'est le cas, entre autres vedettes de la BD mondiale, pour
la planche ci-dessous extraite du Retour de l'impeccable (1982) :
Blake et Mortimer apparaissent aussi séparément, mais avec d'autres personnages, dans Le Retour du Major Grubert (1984) :

Le clin d'oeil peut être également constitué par un portrait de Blake et Mortimer accroché à un mur et une maquette de l'Espadon sur une étagère, comme dans Le Lecteur Rombaldi :
Notons que le même dessin a servi de base à cet autre réalisé pour La Bande à Renaud (1986) :
On peut aussi entrevoir des couvertures d'albums de Blake et Mortimer comme SOS Météores dans Thomas Spitaëls lit des livres (1982) :
ainsi qu'une couverture indéterminée dans Collection gardée (carte de voeux pour 1983) :
A ces clins d'oeil explicites s'ajoutent des réminiscences de l'univers jacobsien apparaissant dans telle ou telle oeuvre. On voit ainsi, dans une mise en images de la chanson des Beatles
Revolution, des véhicules et des bâtiments qui semblent tout droit sortis de L'Enigme de l'Atlantide :

ainsi que des antennes qui évoquent fortement celles de SOS Météores :

et enfin le disque frontal du docteur Septimus :

Dans Bob Fish (1981, peut-être le plus ancien de tous ces clins d'oeil de Chaland à Jacobs), on voit également des fusées dans une vallée himalayenne qui en évoquent furieusement
d'autres dans Le Secret de l'Espadon :
Les élements empruntés à Jacobs peuvent en effet jouer un véritable rôle dans certains récits. Citons seulement l'album des aventures de Freddy Lombard La Comète de Carthage dans lequel
interviennent le même bathyscaphe que dans L'Enigme de l'Atlantide et une panne de télévision semblable à celle de La Marque jaune. La Comète de Carthage dont
François Rivière disait que "Pour un lecteur de Jacobs, il saute aux yeux que cet album est une espèce de brassage kaléidoscopique des thèmes de L'Enigme de l'Atlantide."